Nous savons que naissance et mort, maladie et vieillesse font partie de la vie. Nous ne voulons pas vieillir, ni tomber malade, ni mourir, mais ainsi va la vie... si nous nous révoltons, si nous protestons, nous souffrirons encore plus. Inversement, si nous acceptons la vie et tout ce qu'elle implique - les moments de bonheur, de joie, de paix, mais aussi la maladie, la vieillesse et la mort -, alors nous ne souffrirons plus. Ainsi, la souffrance est acceptable. Et non seulement elle est acceptable mais, grâce à elle, nous avons une opportunité d'expérimenter le bien-être.

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  Dès le moment où je peux accepter totalement ma blessure et où je suis prêt à la sentir, elle ne pourra plus m'affecter.Je sentirai que je suis tout à fait capable d'apprivoiser ma souffrance et de vivre avec elle, parce que son effort est bénéfique et, comme le melon amer, elle peut même me guérir. Permettons donc à la souffrance d'être en nous. Acceptons-la totalement, sentons-nous prêts à souffrir un petit peu pour apprendre ce qu'elle peut nous enseigner. A l'inverse, si nous n'accueillons pas cette souffrance et ne lui offrons pas notre tendresse, nous ne saurons pas de quoi il s'agit. Et nous ne saurons pas qu'elle peut nous apprendre tant de choses et même nous apporter joie et bonheur. Sans souffrance, sans compréhension de cette souffrance, le véritable bonheur est impossible.


Thich Nhat Hanh. Prendre soin de l'enfant intérieur.